Abstract
Leïla Sebbar's La Seine était rouge (1999) traces the attempts of three characters to uncover the suppression of Algerian demonstrators by the Parisian police on 17 October 1961, an event which has hitherto been concealed from two of the three characters by their families. This transmission of silence reflects the wider reluctance to remember the Algerian War on the part of the French state, which only officially acknowledged the war in 1999. Though a wave of commemoration with regard to this past was instigated in the 1990s, this breaking of the silence has not led to a calm levelling of memory, but to a turbulent surge of memories in which opposing representations of the past clash. Sebbar's novel underlines this instability, bringing to light a plurality of memories collected from various actors in the events of 17 October 1961. Through a close textual analysis of how La Seine était rouge constructs a narrative of plurality and incompleteness, this article outlines how Sebbar exposes the intricacies of a past which is characterised by a mix of both remembrance and forgetting. Such an account of history shows itself able to fill in the blanks left by state-sponsored acts of commemoration and the distorted history put forward by colonialism.
La Seine était rouge (1999) de Leïla Sebbar retrace les démarches effectuées par trois protagonistes pour lever le voile sur l'élimination de manifestants algériens par la police parisienne le 17 octobre 1961, un événement qui avait été jusqu'alors dissimulé à deux des trois personnages par leurs familles. Cette loi du silence reflète la réticence plus générale de l'État français à commémorer la guerre d'Algérie, ce dernier n'ayant officiellement reconnu la guerre qu'en 1999. Malgré l'émergence d'une vague mémorielle au cours des années 1990, ce n'est pas à un « calme plat de la mémoire » que cette rupture du silence a mené, mais plutôt à un « flot turbulent » de souvenirs, où s'affrontent diverses représentations contradictoires de l'histoire. Le roman de Sebbar souligne cette instabilité, révélant ainsi une multitude de souvenirs recueillis auprès de différents acteurs des événements du 17 octobre 1961. À travers une analyse textuelle minutieuse des différentes façons dont se construit ce récit de pluralité et d'inachèvements dans La Seine était rouge, cet article expose les ressources (méthodes/stratégies) employées par Sebbar pour livrer les subtilités d'un passé, où se mêlent le souvenir et l'oubli. Un pareil témoignage historique se révèle apte à combler les lacunes, que les actes de commémoration approuvés par l'État, et l'histoire déformée avancée par le colonialisme, ont laissées.
Original language | English |
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Pages (from-to) | 307-322 |
Number of pages | 16 |
Journal | Modern and Contemporary France |
Volume | 20 |
Issue number | 3 |
DOIs | |
Publication status | Published - 2012 |